Déclaration du Ministère des affaires étrangères d'Arménie concernant les déclarations du président de la Turquie sur le Génocide arménien faites aux États-Unis
16 novembre, 2019À la lumière du progrès de la reconnaissance internationale du Génocide arménien, le président de la Turquie a récemment fait des déclarations controversées qui déforment la réalité.
Ces déclarations contiennent des allégations visant à justifier le Génocide en insultant la dignité des victimes. Le 24 avril 2019, le président turc avait déjà tenté de justifier le Génocide arménien en le qualifiant d ’«acte le plus raisonnable» et en qualifiant les victimes du génocide de «gangs arméniens et leurs partisans». Aujourd’hui le président turc dénie aux victimes du Génocide arménien leur patrie historique en les appelant des nomades, oubliant ainsi l’histoire de ses ancêtres et des populations autochtones de la région.
En effet, la reconnaissance et la condamnation du Génocide arménien sont essentielles pour servir la vérité et la justice historique. Cependant, aujourd’hui, c’est essentiel, non seulement pour l’histoire et les historiens, mais pour l’ensemble de l’humanité, et, en particulier, pour les victimes potentielles de crimes fondés sur l’identité. C’est essentiel pour toutes les personnes et tous les peuples qui sont accusés d’être des terroristes du simple fait de leur origine ethnique et religieuse, qui sont soumis à la violence et à des expulsions forcées par la République turque dans son pays voisin. C’est essentiel pour rehausser la perception génocidaire et protéger l’universalité des droits de l’homme.
Le Génocide arménien est une réalité pour les descendants du génocide et la communauté internationale. Cette réalité a également servi de base à l’élaboration de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948 et des mécanismes ultérieurs pour la prévention des génocides et des crimes contre l’humanité.
En justifiant et en niant le Génocide arménien, en poursuivant des politiques agressives caractérisées par le recours à la force contre ses voisins, en maintenant le blocus de l’Arménie au sol pendant plus de deux décennies et en fournissant une assistance politique et militaire à l’Azerbaïdjan dans le contexte du conflit du Haut-Karabagh, la Turquie continue de constituer une menace pour la sécurité du peuple arménien, qui a survécu au Génocide.
La Turquie devrait reconsidérer sa politique hostile actuelle contre l’Arménie et le peuple arménien, ce qui pourrait devenir le premier pas pour surmonter les conséquences du Génocide et réduire les menaces régionales.