Question: Comment commenteriez-vous les paroles de la représentante officielle du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie sur l’incident survenu le 15 juin sur le pont Hakari?

Réponse: En réponse au commentaire de la représentante officielle du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, j’estime nécessaire de noter ce qui suit:

1. L’incident du 15 juin n’est pas survenu dans le corridor de Latchine, comme l’affirme la représentante officielle du ministère russe des Affaires étrangères, mais sur le territoire souverain de la République d’Arménie, du côté arménien du pont Hakari.
2. Il y a une contradiction évidente dans le commentaire de la partie russe. Si en raison du fait que la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan n’est pas délimitée, il est impossible de dire exactement où se situe la frontière, et c’est la raison des problèmes persistants, comme l’exige la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, alors la question suivante se pose: sur quelle base et selon quel principe le 15 juin le drapeau azerbaïdjanais a-t-il été placé de ce côté du pont, sur cette partie concrète de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan? D'ailleurs, il est à noter que la même thèse est régulièrement répétée par la partie azerbaïdjanaise lorsqu’elle mène des actions agressives contre les frontières de la République d’Arménie et pénètre dans le territoire souverain de la République d’Arménie.
3. Il n’est pas clair pourquoi les forces de maintien de la paix de la Fédération de Russie ont participé aux actions de l’Azerbaïdjan, étant donné que l’objectif et même le lieu sortaient clairement du cadre des fonctions et de la responsabilité des forces de maintien de la paix. Rappelons que leur seule fonction définitive était de contrôler le corridor de Latchine d'une longueur de 5 km.
4. En outre, après l’incident du 15 juin, la partie azerbaïdjanaise a complètement bloqué le corridor de Latchine, en conséquence de quoi les marchandises nécessaires, y compris la nourriture et les médicaments, ne sont pas livrées au Haut-Karabagh, même à des fins humanitaires et même par le CICR; les patients graves nécessitant des soins médicaux appropriés ne sont pas transportés du Haut-Karabagh aux établissements médicaux de l'Arménie; l'approvisionnement en gaz et en électricité continue d'être interrompu. 

En conclusion, nous appelons les signataires de la Déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 ainsi que d’autres déclarations trilatérales des dirigeants de l’Arménie, de la Russie et de l'Azerbaïdjan à respecter strictement leurs engagements plutôt que chercher des justifications.