Le discours du Ministre des Affaires étrangères d’Arménie sur les résultats de la rencontre avec son homologue français

28 mai, 2018

Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,

Je suis content de saluer mon collègue français, Jean-Yves Le Drian et sa délégation, qui sont en visite officielle en Arménie. Il est symbolique que Monsieur Le Drian est le premier Ministre des Affaires étrangères à se rendre en Arménie suite aux développements politiques internes et à la formation du gouvernement. Il est également symbolique que la visite de Monsieur Le Drian soit effectuée le jour où les Arméniens du monde entier célèbrent le centenaire de la proclamation de la Première République.

L’ordre du jour de la visite du Ministre le Drian est assez chargé, parce qu’il s’est déjà rendu au Tsitsernakaberd pour rendre hommage à la mémoire des victimes du Génocide arménien. Il a également fait une note dans le livre de commémoration des invités honorables. Par la suite, nous avons visité le mémorial de Musa Ler. Le sauvetage des Arméniens de Musa Ler est l’une des manifestations importantes de l'amitié franco-arménienne.

À vrai dire, la visite à Musaler était un moment très émotionnel et je crois que nous avons eu une expérience assez intéressante de partage de ce moment émotionnel.

Plus tard, le Ministre aura une rencontre avec le Président Armen Sargsyan et le Premier ministre Pashinyan.

Aujourd'hui, nous pouvons constater avec certitude que les relations privilégiées entre l’Arménie et la France sont ancrées dans l’amitié séculaire et le soutien mutuel entre les peuples arméniens et français.

Depuis l'indépendance, nous avons toujours ressenti le soutien et l’amitié de la France et nous pouvons constater avec fierté que les relations franco-arméniennes sont au haut niveau, dont les preuves sont le dialogue politique permanent, les visites d’État régulières au niveau des chefs d’État, les liens de coopération profonde dans divers domaines, l’étroite coopération au sein des organisations internationales, et, bien sûr, l'existence de la communauté arménienne active de France.

Avec mon collègue, nous avons eu une discussion assez efficace sur de nombreuses questions relatives à l’ordre du jour bilatéral, la coopération dans divers formats internationaux et l’élargissement du cadre juridique.

La visite d’État du Président de la France, Emmanuel Macron, était également dans l’ordre du jour de notre rencontre.

Nous avons également discuté en détail des liens commerciaux et économiques bilatéraux. Dans ce contexte, nous avons constaté que malgré les résultats atteints, notre coopération dans ce domaine, ayant plus de potentiel et de perspectives du développement, cède encore au niveau des relations politiques. Des points de vue ont été échangés sur les mesures entreprises en vue d’apporter un nouveau souffle aux liens commerciaux et économiques bilatéraux, par le biais des efforts conjoints. Les entreprises françaises ont fait des investissements importants dans l’économie arménienne et nous sommes prêts à créer des conditions favorables pour les nouveaux investisseurs français.

En effet, nous avons accordé une grande importance à ces questions-là. Il est de notre intérêt commun de voir des résultats encore plus tangibles dans la coopération commerciale et économique franco-arménienne et la coopération d’investissement. Je crois que nous avons les conditions préalables nécessaires. Pourtant, il est naturel, que je ne vais pas aller de l'avant. Le plus important ce n’est pas d’en parler, mais de les voir et d’en profiter directement. Nous croyons que cela va bientôt avoir son expression tangible et pratique.

Je suis content de noter qu’aujourd’hui nous avons signé un Accord sur l’établissement et les activités de l’Agence Française de Développement (AFD) et du Proparco (Promotion et Participation pour la Coopération Économique) en Arménie.

Nous avons discuté de la coopération décentralisée, des liens éducatifs et culturels, des projets et initiatives conjoints, qui constituent les composants importants des relations bilatérales.

L’Arménie accorde une grande importance à l’inauguration du Centre national de la mémoire arménienne à Paris, ainsi qu’à l'initiative de la création du Centre culturel de France à la base du Centre Charles Aznavour d’Erevan.

Il est encourageant que le Centre TUMO des technologies innovantes soit devenu source d’inspiration et qu’il est prévu de créer un centre analogue à son image, qui va devenir l’un des ponts consolidant l’amitié entre les deux pays.

Aujourd’hui, dans le cadre de plus sept dizaines d'accords de coopération mutuelle entre les villes et les régions d'Arménie et de France, de nombreux projets conjoints se réalisent dans les domaines de tourisme, de l'agriculture, de l'éducation, de la culture, de la santé et d'autres domaines.

Et l'Arménie, et la France sont fières de l'Université française en Arménie, qui, étant l’une des universités les plus demandées dans le système éducatif d’Arménie, constitue l'un des exemples les plus réussis de notre étroite coopération dans le domaine éducatif. L’un de mes fils est également diplômé de cette université de renommée. Je suis, soi-disant, un parent qui approuve ce fait. Il est très important que cet établissement d’enseignement s’élargit: cette année, il est prévu d’ouvrir une nouvelle faculté.

Parlant de la nouvelle coopération dans le système éducatif, je suis très heureux qu’on constate mutuellement l'énorme potentiel d'une coopération tangible et forte dans le domaine éducatif. Nous avons du potentiel, des exemples de la formation créative assez intéressante pour compléter et orienter cette formation institutionnelle et créative, notamment la position forte de l’Université française en Arménie dans notre système éducatif, ainsi que l’expérience de transmission de notre savoir-faire.

Les travaux préparatoires du Sommet de la Francophonie, qui se tiendra à Erevan en octobre, étaient également au centre de notre attention. Dans ce contexte, l’engagement de l’Arménie en faveur de l’organisation et de la tenue de cet événement important au plus haut niveau, ainsi que l’implication active de la France dans les travaux préparatoires et la participation au plus haut niveau ont été réaffirmés.

Nous avons eu un échange sur la coopération entre l’Union européenne et l’Arménie, l’Accord de partenariat global et renforcé, ainsi que les nouvelles perspectives de la coopération arméno-française dans ce format. Naturellement, c’est l’une des questions importantes de notre ordre du jour bilatéral.

Au cours de notre rencontre nous avons également évoqué le conflit du Haut-Karabakh. L’Arménie attache une grande importance aux efforts déployés par la France et les autres pays du Groupe de Minsk de l’OSCE, la Russie et les États-Unis en faveur de la résolution pacifique du conflit du Haut-Karabakh. À cet égard, nous réaffirmons l’engagement de l’Arménie en faveur d’une résolution exclusivement pacifique du conflit du Haut-Karabagh. Nous sommes convenus, avec mon collègue, que l’environnement propice à la paix est important pour le succès du processus.

Nous avons eu un échange sur les développements autour du Programme nucléaire de l'Iran et du règlement de la Crise syrienne.

Avant de passer la parole à mon collègue je tiens à féliciter nous tous, à l’occasion de la journée de la Première République. Il y a un siècle, grâce à l'unité et l'esprit inébranlable du peuple arménien, l'aspiration séculaire à restaurer l'indépendance de l'État, basé sur les valeurs démocratiques, est devenue réalité.

 Et, en effet, je félicite nous tous et le fait symbolique que le fait symbolique que le Ministre des Affaires étrangères d’un peuple et d’un pays amicaux est en Arménie ce jour-là est très important. Je tiens à vous remercier à nouveau, Monsieur le Ministre, et vous passer la parole.

 

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