Le 3 octobre, Ararat Mirzoyan, ministre des Affaires étrangères de la République d'Arménie, a rencontré Catherine Colonna, ministre française de l'Europe et des Affaires étrangères, qui est en visite en Arménie. La rencontre a été suivie de la conférence de presse des ministres des Affaires étrangères: ci-dessous, la déclaration du ministre des Affaires étrangères de la République d'Arménie Ararat Mirzoyan à la presse et sa réponse à la question d’un journaliste.

“Bonjour!

Chère Madame la ministre,

Сhèrs collègues,

Je félicite la deuxième visite en Arménie au cours de cette année de Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la France, notre pays ami, et ma bonne amie. C’est une visite qui se déroule dans une période extrêmement compliquée tant pour l'Arménie que pour la société et le peuple arméniens.

A la suite du recours continu à la force par l'Azerbaïdjan et de sa politique de haine envers les Arméniens, le Haut-Karabagh a subi un véritable nettoyage ethnique. La population de plus de 100 000 habitants du Haut-Karabagh a dû quitter leur patrie historique, confrontée à des menaces existentielles et craignant raisonnablement pour la sécurité de leur vie, de celle de leurs familles, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées. Cette crainte n’est pas basée sur des arguments théoriques, mais sur l’attaque militaire à grande échelle déclenchée par l’Azerbaïdjan contre la population du Haut-Karabagh le 19 septembre, au cours de laquelle la population civile et les infrastructures ont également été ciblées. Nous avons eu l'occasion d'en parler et de soulever cette question au plus haut niveau international, Madame la ministre, le 21 septembre à New York, dans le cadre de la session du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a été convoquée, je souligne, sur la base des lettres sollicitées en parallèle par la France et l’Arménie.

La réalité d’aujourd’hui montre que les déclarations et les efforts des acteurs internationaux n’ont pas suffi à remplir l’engagement universel de prévenir les crimes de masse et d’assurer la vie sûre et digne de la population du Haut-Karabagh dans sa patrie. Je tiens à le souligner parce qu’en raison des développements régionaux, du recours à la force ou à la menace de la force, la dissuasion des provocations contre l’intégrité territoriale et la souveraineté, la lutte contre les tentatives de saper la démocratie en Arménie est un défi constant.

Dans ce contexte, je voudrais souligner que la partie arménienne est engagée dans les efforts pour établir la stabilité dans la région. Cependant, la clé d’une paix durable est la volonté mutuelle de résoudre tous les problèmes existants par le biais d’un dialogue politique. Outre les attentes exprimées par l’Arménie lors de la réunion susmentionnée du Conseil de sécurité de l’ONU, ces questions comprennent le retrait des troupes azerbaïdjanaises du territoire souverain de l’Arménie, assurer une clarté maximale de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sur la base de la carte de 1975, ainsi que débloquer les infrastructures régionales exclusivement sous la souveraineté et la juridiction des États, selon les principes d’égalité et de réciprocité.

Bien entendu, la résolution de questions humanitaires, comme le retour immédiat des prisonniers de guerre arméniens et des civils capturés, revêt une importance essentielle pour nous.

Aujourd’hui, pour des raisons évidentes, nous nous sommes concentrés sur la situation régionale. Mais nous avons également eu l’occasion de poursuivre nos discussions précédentes sur l’agenda bilatéral arméno-français, en réaffirmant notre intérêt mutuel et notre volonté de l’élargir et en tenant compte de nouveaux défis actuels.

Madame la ministre,

Permettez-moi de dire clairement encore une fois que l’Arménie a besoin et cherche un partenariat et une amitié plus étroits avec la France.

Il en va de même pour la coopération dans le cadre des plateformes multilatérales internationales avec l’implication de la France sous différentes formes, y compris dans le domaine du partenariat entre l’Arménie et l’UE.

Ma chère collègue,

Je tiens également à exprimer ma gratitude pour l’aide humanitaire fournie par le Gouvernement français pour résoudre les problèmes majeurs des Arméniens déplacés de force du Haut-Karabagh.

Encore une fois, je vous remercie pour les discussions dans une ambiance conviviale et je vous donne la parole.

Question à la ministre française des Affaires étrangères. Vous avez mentionné dans votre discours que Paris et Erevan allaient signer un accord sur le transfert de matériel militaire. Est-il possible de fournir certains détails chronologiquement, quand ils seront? Et pour la France, est-il important que l’Arménie mette fin à la coopération avec l’OTSC afin d’approfondir ces relations ?

Réponse (Ararat Mirzoyan). En plus de la réponse de la ministre des Affaires étrangères de la France. En ce qui concerne la question, je pense que Mme la ministre a donné une réponse plus qu’exhaustive à la première partie de la question et je n’imagine pas quelle réponse plus détaillée vous attendez. Nous parlons du soutien des capacités de défense de l’Arménie, nous pouvons nous limiter à cela. En ce qui concerne la deuxième partie de la question, je vous assure que nos partenaires n’ont jamais même posé une telle demande ou question concernant le retrait de l’OTSC. Merci.