Rencontre du ministre des Affaires étrangères de la République d'Arménie et de la Secrétaire générale de la Francophonie et leurs déclarations à la presse
18 octobre, 2023Le 18 octobre, Ararat Mirzoyan, ministre arménien des Affaires étrangères, et Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de la Francophonie, se sont rencontrés au ministère des Affaires étrangères de la République d'Arménie, après quoi ils ont fait des déclarations à la presse.
La déclaration du ministre des Affaires étrangères de la République d'Arménie Ararat Mirzoyan à la presse est présentée ci-dessous.
Chère Madame la Secrétaire Générale,
Je vous salue, vous et votre délégation, à Erevan et note avec satisfaction que c’est votre quatrième visite en Arménie au cours des cinq dernières années, et votre deuxième visite en tant que Secrétaire général de la Francophonie. Une telle dynamique de dialogue témoigne des relations de haut niveau et de la coopération étroite entre l'Arménie et l'Organisation internationale de la Francophonie, et aujourd'hui, dans une période pleine de défis pour notre pays et pour la région, la visite est considérée comme un message de solidarité et de soutien de la part de l’Organisation.
Chers collègues,
Au cours des décennies précédentes, en tant que membre de la vaste communauté francophone, l’Arménie a constamment réaffirmé son lien indissociable avec les valeurs de la Francophonie. Les succès de ces dernières années en sont un témoignage fort, et notamment l'accueil du Sommet de la Francophonie à Erevan en 2018 et la présidence de l'Arménie au sein de l'Organisation qui a été prolongée de deux ans, portant ainsi sa durée totale à quatre ans.
L'un des domaines principaux de la coopération avec la Francophonie est la promotion de l'enseignement et de la diffusion de la langue française, y compris par le biais de l'Initiative Francophone Nationale pour la période 2023-2026, signée entre l'Arménie et l’OIF. Nous continuons également à faire avancer l'agenda culturel de la Francophonie, dont la preuve la plus vivante est la tenue en Arménie de deux mois de la Francophonie chaque année depuis déjà 10 ans. Cette année n'a pas fait exception: plus de 700 événements culturels ont été organisés en Arménie en mars et avril. Concernant le domaine économique, je devrais également mentionner que nous apprécions l'initiative d'organiser des missions commerciales et économiques avec la participation des milieux d'affaires des pays de l’OIF, ainsi que les possibilités qu'elle offre.
Une autre manifestation de l'engagement de l'Arménie à approfondir la coopération avec la Francophonie est la soumission d'une candidature officielle pour accueillir les Jeux de la Francophonie, événement sportif mais aussi culturel, en Arménie en 2027, et nous attendons une réponse affirmative de l'Organisation. Je suis sûr qu'ils seraient une occasion unique aux jeunes représentants de la communauté francophone internationale de se rassembler autour des valeurs de paix, des droits de l'homme et du vivre-ensemble.
Madame Mushikiwabo
Chers collègues,
Outre la coopération efficace entre notre pays et l’OIF, dans la situation actuelle, je voudrais souligner l'importance de la solidarité de l'Organisation avec l'Arménie, et en particulier, Madame Mushikiwabo, votre réponse claire et ciblée à l'attaque militaire à grande échelle déclenchée par l'Azerbaïdjan contre le Haut-Karabagh le 19 septembre.
Oui, cette réaction est importante, non seulement pour donner une évaluation claire aux événements, notamment le nettoyage ethnique au Haut-Karabagh et la politique de sa préparation, afin de condamner et rejeter de telles idéologies en général, mais aussi pour protéger ci-après les droits des personnes déplacées de leur patrie. À la suite du nettoyage ethnique effectué par l’Azerbaïdjan, le Haut-Karabagh a été complètement dépeuplé, ce qui démontre encore une fois les grandes lacunes du système international dans la prévention de telles situations. Dans le même temps, cela a montré le danger d’encourager directement ou indirectement le recours à la force dans la région et la nécessité impérieuse de le freiner.
Actuellement, l’Arménie met en œuvre tous les efforts possibles pour répondre aux besoins urgents de 100 000 Arméniens déplacés de force du Haut-Karabagh. Dans ce sens, nous coopérons également avec des partenaires internationaux. Je sais qu'aujourd'hui vous avez personnellement rencontré des familles déplacées du Haut-Karabagh, y compris des enfants.
Étant attachés au programme d’établissement de la stabilité et de la paix dans le Caucase du Sud, nous soulignons la nécessité pour les pays de la région de suivre cette approche et de prendre des mesures efficaces et claires dans cette direction. A cette fin, nous avons souligné à plusieurs reprises la reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan sans ambiguïtés ni interprétations arbitraires, la nécessité urgente de travailler à la délimitation de la frontière entre les deux pays, sur la base des dernières cartes de l’état-major de l’URSS, ainsi que le déblocage des liens régionaux sous souveraineté et juridiction nationale et respectant les principes de réciprocité et d’égalité.
Chers présents,
Je voudrais ajouter que dans les discussions d’aujourd’hui, nous avons également évoqué la nécessité d'efforts constants de la part de nos partenaires internationaux pour assurer le retour immédiat des prisonniers de guerre et des otages arméniens détenus illégalement à Bakou, ainsi que pour assurer la protection de 100 églises et forteresses arméniennes du Haut-Karabagh, qui sont tombées sous le contrôle de l’Azerbaïdjan.
Madame la Secrétaire générale,
En vous passant la parole, je vous remercie encore une fois pour votre visite et nos échanges.