Réponse du département des médias et de la diplomatie publique du MAE d’Arménie aux questions de l’agence Armenpress

23 juillet, 2021

Question. Dans un entretien accordé à la télévision d'État AzTV, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a fait une autre déclaration exprimant des revendications territoriales sur la République d'Arménie. Comment commenteriez-vous ces déclarations? 

Réponse. Dans son entretien, le président azerbaïdjanais a fait un nombre de commentaires. Nous en évoquerons certains, qui mettent en évidence les approches des dirigeants azerbaïdjanais visant à faire de l'usage de la force un instrument de politique régionale.

Premièrement, dans l’entretien mentionné, le président azerbaïdjanais accepte, en effet, le fait que les troupes azerbaïdjanaises se trouvent sur le territoire de la République d'Arménie, le justifiant par l’affirmation «Zanguezur est la terre de nos ancêtres». Ce n'est rien d'autre qu'une violation flagrante du droit international, car aucune norme ou principe international n'accepte la tentative d'occuper le territoire d'un État voisin avec une «justification» historique pareille, dans ce cas-là, erronée.

Il est à noter que ces actions provocatrices s'accompagnent de la circulation de formulation du soi-disant «couloir de zangezur» par le président azerbaïdjanais, ce qui contredit totalement aux déclarations conjointes trilatérales du 9 novembre 2020 et du 11 janvier 2021, qui contiennent la disposition sur le déblocage des circuits économiques et des transports dans la région. Consciente du caractère infondé de ces demandes, qui violent le droit international, la partie azerbaïdjanaise essaie de présenter comme argument sa volonté de résoudre le problème par la force.

Deuxièmement, le président de l'Azerbaïdjan constate clairement que la guerre déclenchée contre l'Artsakh visait à effacer le Haut-Karabakh de la carte de la région et à priver le peuple de l'Artsakh de sa patrie. 

En tant qu'unité territoriale, le Haut-Karabakh est reconnu dans un nombre de documents internationaux, dont la plupart ont été rejoints ou approuvés par l'Azerbaïdjan. La révision de ses engagements internationaux et l'usage de la force par l'Azerbaïdjan ne peuvent pas conduire à la disparition du Haut-Karabakh de l'arène internationale. Cette approche poursuit évidemment l'objectif de violer les droits de l’Homme du peuple d'Artsakh, y compris le droit à l'autodétermination et l'intégrité territoriale de l'Artsakh.

Troisièmement, l'Azerbaïdjan assure que pendant la période d'après-guerre, il a été en mesure d'imposer son agenda à la communauté internationale. Nous ne nions pas que l'Azerbaïdjan a fait et continue à faire de telles tentatives et l'approche consistant à retirer le conflit du Haut-Karabakh de l'agenda international en violation de l'intégrité territoriale de l'Arménie est au cœur de ces tentatives. Le fait que la communauté internationale, en la personne des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE, des pays coprésidents et de nombreux autres acteurs internationaux, constate clairement que le conflit du Haut-Karabakh n'est pas réglé, prouve le mieux que ces tentatives de Bakou ont échoués.

En quatrième lieu, l'Azerbaïdjan poursuit sa politique visant à plutôt approfondir que de surmonter les conséquences humanitaires de la guerre, qui se reflète dans la suspension de son engagement en matière de l'échange de prisonniers de guerre, d'otages et d'autres civils détenus, avec de fausses poursuites criminelles contre eux et l’encouragement continu de l’arménophobie.

En cinquième lieu, l'usage de la force, la menace du recours à la force ne peuvent pas garantir une paix durable, ce qui est lourd des dangers pour tous les pays et peuples de la région.

L'Arménie agira de manière cohérente à partir de positions d'exercice du droit des Arméniens d'Artsakh à l'autodétermination sur le territoire de l'Artsakh, de la défense de l'intégrité territoriale de la République d'Arménie, sur la base du droit international.

 

 

 

 

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