Réponse du département des médias et de la diplomatie publique du MAE d’Arménie aux questions de l’agence “Armenpress”
27 juillet, 2021Question. Lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre serbe des Affaires étrangères, le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères a accusé l'Arménie d'entraver la mise en œuvre de la déclaration trilatérale du 9 novembre. Pouvez-vous commenter cette déclaration ?
Réponse. Lors de l'examen de la mise en œuvre des déclarations trilatérales du 9 novembre 2021 et du 11 janvier 2021, il faut être guidé par des faits clairs et non par une interprétation d’une manière unique de ces déclarations. Et les faits sont les suivants:
Un mois après la signature de la déclaration, les troupes azerbaïdjanaises ont violé le premier point de la déclaration, selon lequel les parties doivent rester sur leurs positions, et ont lancé une attaque contre les villages de Hin Tagher et Khtsaberd dans la région de Hadrut en Artsakh, à la suite de quoi ils ont occupé ces résidences, tué et capturé des militaires arméniens.
Contrairement à l'Arménie, l'Azerbaïdjan n'a pas respecté le point 8 de la déclaration du 9 novembre 2020, selon lequel l'échange de prisonniers de guerre, d'otages et d'autres détenus devait avoir lieu. De plus, les prisonniers de guerre arméniens sont poursuivis, ce qui constitue également une violation flagrante du droit international humanitaire.
Les forces armées azerbaïdjanaises ont pénétré depuis le 12 mai et continuent de se trouver sur le territoire souverain de la République d'Arménie. Il convient de noter que les troupes azerbaïdjanaises sont entrées en République d'Arménie à partir des territoires sur lesquels l'Azerbaïdjan a établi le contrôle suite à la mise en œuvre de la déclaration du 9 novembre. En d'autres termes, l'Azerbaïdjan s'est opposé à l'approche constructive de la partie arménienne visant à mettre en œuvre la déclaration, par la politique d'empiétement sur l'intégrité territoriale de l'Arménie, de la perturbation de la sécurité et la paix régionales. Le fait que les unités militaires azerbaïdjanaises se trouvent sur le territoire de l'Arménie a, en fait, été accepté par le président azerbaïdjanais, qui déclare: «Zanguezour est la terre de nos ancêtres».
Récemment, l'Azerbaïdjan a fait des déclarations niant l'existence du Haut-Karabakh, en tant qu’unité territoriale, ce qui à son tour viole le paragraphe 7 de la déclaration, où les parties, y compris l'Azerbaïdjan, ont accepté le terme "territoire du Haut-Karabakh".
En termes de la mise en œuvre des déclarations du 9 novembre et du 11 janvier concernant le déblocage, l'Arménie a eu et a toujours une approche constructive. Malheureusement, la partie azerbaïdjanaise a manipulé l’approche constructive de l’Arménie dans les déclarations publiques officielles et a cherché à faire circuler l'idée d'ouverture du couloir", ce qui est inacceptable et errone complètement le contenu et l’objectif des déclarations trilatérales. Il est à noter, que simultanément avec ces manipulations, l'Azerbaïdjan cherche d’une part à présenter de fausses demandes historiques territoriales à l'Arménie, et d'autre part, les unités militaires azerbaïdjanaises pénètrent dans le territoire souverain de la République d'Arménie.
Quant aux accusations, selon lesquelles l'Arménie n'aide pas l'Azerbaïdjan à déminer les territoires de la zone du conflit, il convient de souligner que la déclaration du 9 novembre ne contient aucune disposition sur la coopération entre les parties dans le domaine du déminage. Il n'est pas superflu de rappeler que l'Azerbaïdjan s'est traditionnellement opposé à la possibilité d'une coopération avec l'Arménie et l'Artsakh dans ce sens. De plus, en 2017, par les efforts de l'Azerbaïdjan le bureau de l'OSCE d’Erevan a été fermé avec justification que l'OSCE était engagée dans un programme de déminage humanitaire.
Néanmoins, n'ayant aucun engagement à coopérer en matière du déminage, la partie arménienne, en signe de bonne volonté, a fourni des informations à l'Azerbaïdjan par l'intermédiaire du tiers.
L'achèvement complet du processus de rapatriement des prisonniers de guerre, des otages et des autres détenus par l'Azerbaïdjan peut créer un environnement constructif pour la mise en œuvre de manière cohérente de la déclaration du 9 novembre.