Madame la Présidente de la Conférence générale,

Madame la Présidente du Conseil exécutif,

Madame la Directrice générale,

Excellences,

Mesdames et Messieurs les délégués,

Je voudrais tout d’abord féliciter S.E. Mme Simona-Mirela Miculescu pour son élection à la présidence de la 42e session de la Conférence générale et lui souhaiter tout le succès possible dans sa mission responsable. Je tiens également à exprimer mes sincères remerciements à S.E.M. Irazabal Mourão pour son travail excellent au cours de son mandat comme Président de la 41e session de la Conférence générale.

Madame la Présidente,

Les défis persistants auxquels le monde est confronté aujourd’hui, allant des conflits armés aux impacts du changement climatique, soulignent l’impératif de redoubler nos efforts communs dans tous les domaines de compétence de l’UNESCO.

Par conséquent, nous soutenons les futures orientations stratégiques et priorités programmatiques de l’UNESCO, en particulier dans le domaine du droit à l’éducation pour tous, des droits culturels, de la liberté d’expression et de la lutte contre le racisme, la discrimination, l’intolérance et le discours de haine.

En tant que membre du Conseil exécutif, l’Arménie continuera de soutenir la mise en œuvre réussie des programmes en faveur des priorités globales: l’Afrique et l’égalité des sexes, ainsi que des groupes prioritaires: les jeunes et les petits États insulaires en développement.

En tant que coprésident du Groupe des amis des petits États insulaires en développement, nous continuerons de soutenir la mise en œuvre de la Stratégie opérationnelle pour remédier aux vulnérabilités systémiques de ce groupe d’États.

L’Arménie soutient fermement les efforts de l’UNESCO pour protéger le patrimoine culturel, en particulier dans les régions touchées par les conflits et les catastrophes naturelles, et condamne toute attaque contre les symboles culturels en raison de leurs origines ou de leurs identités diverses.

À cet égard, l’Arménie réitère son engagement à contribuer davantage à la restauration du patrimoine documentaire irakien dans le cadre de l’initiative phare de l’UNESCO "Faire revivre l'esprit de Mossoul".

L’année 2024 marque le 70e anniversaire de la Convention de La Haye de 1954 et cette occasion historique crée un élan important pour renouveler l’engagement de la communauté internationale en faveur de la protection du patrimoine culturel pendant les conflits armés. L’Arménie est prête à contribuer à l’observation de cet anniversaire important.

Madame la Présidente,

En pleine lutte commune pour maintenir la paix fragile dans les différentes parties du monde, tout en promouvant les valeurs du vivre ensemble, c’est avec une profonde préoccupation que j’attire votre attention sur la situation désastreuse dans notre région.

Le blocage du Haut-Karabagh par l’Azerbaïdjan pendant 10 mois, la crise humanitaire, l’absence de nourriture, de médicaments, de gaz et d’électricité et, enfin, l’offensive militaire à grande échelle et le ciblage indiscriminé de la population civile et des infrastructures ont entraîné le déplacement forcé et le nettoyage ethnique de toute la population indigène arménienne du Haut-Karabagh: les Arméniens du Haut-Karabagh ont dû quitter leurs foyers, leur patrimoine culturel et religieux.

L’Arménie est actuellement confrontée à un afflux massif de plus de 100.000 réfugiés du Haut-Karabagh, dont 30.000 enfants, qui ont fui leur patrie ancestrale en quelques jours, par crainte de persécutions et de crimes atroces. Le gouvernement de l’Arménie, en coopération avec les organisations internationales et les États partenaires, a pris un certain nombre de mesures pour répondre aux besoins vitaux, de protection et de rétablissement rapide des réfugiés. A cet égard, je souhaite exprimer la gratitude de l’Arménie à l’UNESCO et à sa Directrice générale pour le déploiement rapide de la mission d’urgence de l’UNESCO en Arménie pour l’évaluation des besoins éducatifs des enfants réfugiés.

En ce qui concerne le patrimoine culturel et religieux du Haut-Karabagh, il est crucial de le préserver contre le vandalisme et le pillage. Depuis l’automne 2020, la République d’Arménie a constamment alerté la communauté internationale sur la politique menée par l'Azerbaïdjan officiel de destruction, de profanation et d’appropriation du vaste patrimoine religieux et culturel dans et autour le Haut-Karabagh.

L’ordonnance juridiquement contraignante sur les mesures provisoires rendue par la Cour internationale de justice le 7 décembre 2021, oblige l’Azerbaïdjan à “prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher et punir les actes de dégradation et de profanation du patrimoine culturel arménien, notamment, mais pas seulement, les églises et autres lieux de culte, monuments, sites, cimetières et artefacts”.

Le déploiement de la mission d’enquête indépendante de l’UNESCO au Haut-Karabagh en vue de surveiller et de cartographier indépendamment du patrimoine culturel arménien est une condition préalable essentielle pour empêcher la destruction ou la distorsion du patrimoine culturel arménien, comme cela a été le cas avec l’annihilation complet du patrimoine culturel arménien au Nakhitchevan entre 1997 et 2006.

En conclusion, je voudrais souligner le soutien indéfectible de l’Arménie à l’Organisation dans ses efforts pour promouvoir une culture de paix et de tolérance fondée sur le respect et la promotion des droits de l’homme.

Merci beaucoup.